« Je m’appelle Germaine Chaudieu, je suis née en 1923 à Chalautre-la-Grande, et depuis toujours j’ai travaillé dans la ferme familiale. J’avais 16 ans quand la guerre s’est déclarée et on vivait à cette époque dans notre ferme à Savins. Pour moi, la guerre n’a pas changé grand-chose à ma vie, je travaillais aux champs comme tous les jours.
En 1944, je ne savais pas que nous, les femmes, nous pouvions voter. Pensez-vous, à l’époque dans notre petit village, on n’avait pas l’information comme aujourd’hui, je n’en savais rien, on n’avait pas de journaux, ni de télé. En plus, on n’était pas éduqué comme aujourd’hui, on ne nous disait rien, on écoutait les hommes. Chez nous, les femmes ne parlaient pas de politique, on ne faisait que travailler. Je sortais d’une famille nombreuse et il fallait des bras ! La mécanique, ça n’existait pas comme maintenant. Ce n’était pas marrant, fallait être dans les champs et soigner les animaux. On n’avait pas de sortie.
Aujourd’hui, on est quand même plus libre qu’à l’époque. Mais ça, les élections, nous les femmes on ne s’occupait pas de ça. Si mon mari votait pour untel, je faisais pareil, moi, je ne connaissais pas les partis politiques. De toute façon, la politique ne m’intéressait pas, pour moi, c’était bon que pour les hommes qui se disputent une place ! »
Nos remerciements à Katia Lambert, de la mairie de Sainte-Colombe, pour son aide.